Cela slogan, À Dieu seul la gloire, signifie qu’aucun culte n’est rendu à un être humain, mort ou vivant, ni à un objet, ni à un symbole, même sacré.
On le retrouve d’ailleurs sur certaines oeuvres de musiciens célèbres sous le sigle S.D.G.

Soli Deo Gloria dans l’histoire

Jean Sebastien Bach, (1685-1750) musicien, organiste et grand compositeur allemand de foi luthérienne écrivait les initiales S.D.G. au bas de ses compositions.
Il est d’ailleurs considéré comme un des plus grands compositeurs de tous les temps.
S’il était là aujourd’hui, il répondrait ce qu’il avait l’habitude de dire: « je joue les notes tels qu’elles sont écrites, mais c’est Dieu qui écrit la musique »

Au 18e siècle, il n’était pas rare de trouver la mention « Soli Deo Gloria » à la fin d’une œuvre musicale. Alors que cette habitude était purement formelle, dans le cas de Bach il était évident qu’il le pensait vraiment. Pour lui, la musique reflétait et matérialisait la réalité ultime de Dieu. La musique était une partie intégrante de la religion.

De même, Georg Friedrich Haendel compositeur allemand, naturalisé britannique (1685-1759) également de confession luthérienne, écrivait ces lettres au bas de ses oeuvres signifiant que leur but était de rendre gloire à Dieu à travers leurs dons artistiques.

Ces deux compositeurs renommés étaient protestants, luthériens. La famille de Bach avait fuit la hongrie pour se réfugier en terre protestante, en allemagne.

Signer leur oeuvre avec les initiales SDG, signifiait certe qu’il voulait que la gloire de leur talent revienne à Dieu. Mais bien plus que cela, c’était rappeller au monde entier qu’ils adhéraient à la foi protestante. Tout comme certains chrétiens apposent un poisson sur leur voiture, porte une croix autour du cou, ou comme d’autres signes leur emails d’expression tels que “Que Dieu te bénisse, fraternellement en Christ, Salutation en Christ, ou autre”.

SDG était en soi, une confession de foi, un signe distinctif des protestants de l’époque. Un signe de protestation contre la doctrine de l’église catholique.

Mais quelle est la racine de cette théologie protestante? Pourquoi ne pouvons nous pas adhorer, vénérer, glorifier autre chose, ou quelqu’un d’autre que Dieu?

Soli Deo Gloria dans les Ecritures

Cette doctrine prend forme premièrement dans l’Ancien Testament, à l’époque de Moïse et des 10 Commandements. Lisons le premier commandement en Exode 20.1-5.

Alors Dieu prononça toutes ces paroles:
2 Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Egypte, du pays où tu étais esclave.
3 Tu n’auras pas d’autre dieu que moi.
4 Tu ne te feras pas d’idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre
5 Tu ne te prosterneras pas devant de telles idoles et tu ne leur rendras pas de culte, car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival: je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu’à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent.
Exode 20.1-5

Prenons ensuite un texte du Nouveau Testament, en 1 Pierre 4.11.

Que celui qui parle transmette les paroles de Dieu. Que celui qui sert accomplisse sa tâche avec la force que Dieu donne.
Agissez en toutes ces choses de manière à ce que la gloire revienne à Dieu par Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance pour l’éternité. Amen!
1 Pierre 4.11

À Dieu seul la gloire est la devise la mieux partagée du monde protestant. Nulle part en ce monde, un culte n’est rendu à un être humain, mort ou vivant, aucun culte ni à un objet, ni à un symbole, par des protestants.

L’Eglise catholique adhère à ce que Martin Luther a appelé la «théologie de la gloire» (par opposition à la «théologie de la croix»), dans lequel la gloire pour le salut d’un pécheur pourrait être attribuée en partie au Christ, en partie à Marie et aux saints, et en partie au pécheur lui-même.

Les réformateurs ont répondu: «Non, le seul vrai évangile est celui qui donne toute la gloire à Dieu seul, comme il est enseigné dans les Écritures. »

Les implications du Soli Deo Gloria

En toute chose, agissons de manière à ce que la gloire reviennent à Dieu.

Si je chante le dimanche dans la chorale, que la gloire revienne à Dieu.
Si je prêche jusqu’à convertir des foules entières, que la gloire revienne à Dieu.
Si je suis dans l’abondance et que je ne manque de rien,
si j’ai du succès dans ce que j’entreprends,
si je suis un sportif de haut niveau
Si tout le monde trouve ma cuisine excellente, etc,
Si je suis le plus grand compositeur de tous les temps,
Que la gloire revienne à celui qui m’a accordé ce don, à celui qui à créé la musique.

Le pain et le vin, qui représentent le corps et le sang du Christ à la sainte cène, ne sont en eux mêmes l’objet d’aucune adoration. Le croyant rappelle la mémoire du Christ et reconnaît sa présence, le pain et le vin étant eux-mêmes des dons de Dieu, comme n’importe quoi d’autre.

La Bible elle non plus n’est l’objet d’aucun culte, même si le croyant en écoute la lecture avec grande attention, considérant qu’il s’agit d’un moment spécial dans sa vie.

Pour les premiers chrétiens vivant dans l’empire romain, se rattacher au Soli Deo Gloria pouvait avoir de lourdes conséquences,
Dans un empire ou le culte de l’empereur était omniprésent, c’était un acte d’opposition au pouvoir en place, pouvoir qui souvent exige qu’on lui rende gloire. Le refus d’associer ce pouvoir avec un ordre ou droit divin permet évidemment de lutter plus facilement contre lui.

Au temps de la réforme, le pouvoir en place auquel ils s’opposaient était la curie romaine, le pape en personne qui s’était octroyé la place de Dieu.

Signer une œuvre SDG était un acte de protestation contre le culte que vouait l’église catholique, au saints, à Marie, à l’eucharistie, aux ossuaires, au Pape.

Aujourd’hui par contre, Alors que nous vivons dans une culture qui met l’homme à la première place, l’homme au centre de ces préoccupations, véritable culte de l’humain que l’on appelle humanisme, une attitude SDG signifie qu’on abandonne nos propres ambitions afin de donner la première place à Dieu.

Non pas moi, non pas l’église ou mon pasteur, ou telle personne qui m’a amené à l’évangile, non pas à un objet, mais que la gloire revienne à Toi seul notre Dieu.

27 A ce Dieu qui seul possède la sagesse soit la gloire, de siècle en siècle, par Jésus-Christ. Amen.
Romains 16.27